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Chasse et braconnage en Afrique, les dérives d'un business juteux

Lion Cecil

Pour certains, la chasse aux animaux sauvages est une pratique odieuse, pour d'autres, elle est contraire utile pour faire vivre la population locale. 
Les tollés suscités par les actes de cruauté envers les animaux ne datent pas d'hier. Pour preuve, la triste et méprisable histoire de la mort du lion Cecil en juillet 2015 tué par Walter James Palmer, un riche touriste américain blanc, dentiste de son état, qui déboursa environ 55 000 dollars (50 000 EUR) pour tuer Cecil, majestueux lion à la crinière noire, vedette de la grande réserve Hwange au Zimbawe. 

La triste réalité de la chasse aux animaux sauvages

Si le lion Cecil est devenu, bien malgré lui, l'emblème des opposants à la chasse au trophée, il ne faudrait pas oublier le sort des dizaines de rhinocéros ou d'éléphants braconnés tous les jours. L'ampleur du phénomène s'étend sur 37 pays africains. Au Tchad si on comptait 4000 éléphants en 2006, il n'en reste plus que 1500 aujourd'hui. Depuis 2007, le parc Kruger en Afrique du Sud a vu sa population de rhinocéros sévèrement diminuée pour alimenter le marché noir de la poudre de corne. Enfin, entre 2008 et 2012 environ 1160 lions ont été braconnés et importés en Europe.

Comment éradiquer la chasse au trophées et améliorer la protection des animaux sauvages ?

L'épineuse question de la chasse aux trophées et les sommes souvent faramineuses associées pour tuer un animal sauvage font à nouveau débat. Le Zimbabwe compte parmi les 28 Etats africains qui autorisent légalement cette pratique. Après la mort du lion Cecil, le Zimbabwe a renforcé les restrictions portant sur la chasse aux animaux sauvages tels que léopards, lions, éléphants... Le pays a interdit le tir à l'arc et la grande chasse à l'arme à feu autour du parc. Par ailleurs, les ONG ont exigé des sanctions exemplaires envers les braconniers et davantage de moyens pour la surveillance des réserves naturelles. La protection de ces animaux doit également passer par le renforcement des contrôles sur le commerce illégal de ces espèces.

Brigitte Bardot sollicite Ségolène Royal pour interdire l'importation des trophées de chasse

Ce jeudi 29 octobre, la pasionaria de la cause animale a demandé à la ministre de l'écologie d'interdire l'importation de trophées de chasse, les assimilant à des «assassinats payants d'animaux». L'ancienne actrice s'est indignée dans une lettre ouverte adressée à la ministre que cette dernière ne se penche que trop rarement sur les problèmes animaliers. Elle l'accuse ne n'avoir pas dénoncé ces chasses meurtrières, ces massacres programmés qui bénéficieraient du soutien du WWF, des chefs d'Etats africains et du ministère de l'Ecologie. Elle continue en évoquant l'extermination en septembre de 36 loups dans le Parc de la Vanoise, une espèce protégée dont la ministre aurait permis l'abattage par les éleveurs de Savoie.